Cette discussion s'inscrit dans le cadre de l'exposition personnelle de Fabien Giraud "Du Mort Qui Saisit Le Vif (la maison du dehors) » qui a eu lieu à Rosascape du 28 novembre au 3 décembre 2011.
Quentin Meillassoux est philosophe et professeur à l'Ecole Normale Supérieure de Paris. Dans son premier livre « Après la finitude » (2006) il introduit dans la philosophie moderne une nouvelle option qui échappe aux trois alternatives kantiennes du criticisme, du scepticisme et du dogmatisme. En adoptant le terme « matérialisme spéculatif » pour décrire sa démarche, Meillassoux suggère que la philosophie ne doit pas penser ce qui est, mais ce qui peut être : « la réalité qui le préoccupe n'implique pas tant les choses telles qu'elles sont, que la possibilité qu'elles puissent toujours être autrement », c'est ce à quoi permet d'accéder la "spéculation". Dans le même livre, Meillassoux affirme que la philosophie post-kantienne est dominée par ce qu'il appelle le « correlationnisme », à savoir cette théorie, très souvent implicite et inexprimée, que les hommes ne peuvent pas exister sans le monde et que, inversement, le monde ne peut pas exister sans les hommes. Ce présupposé révèle, d'après Meillassoux, une manœuvre malhonnête qui permet à la philosophie d'éluder la question de la description du monde tel qu'il est en dehors de toute pensée humaine. C'est au terme d'une telle « critique de la critique » que se déploie l'entreprise philosophique de Quentin Meillassoux comme pensée du monde sans nous.

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