YONA FRIEDMAN

Biographie

Né en 1923, architecte, urbaniste et philosophie d'origine hongroise, Yona Friedman est installé à Paris depuis 1957. Il a étudié à l'Institut de technologie de Budapest en Hongrie et à Haïfa en Israël. Son approche inédite de l'architecture et de l'urbanisme semble prendre ses sources dans sa formation d'ingénieur et le contexte si particulier et expérimental de la naissance d'un Etat.
Assez tôt, il met au jour la théorie de “l'autoplanification” d'après laquelle l'habitat est conçu à partir de l'expérience des usagers, à rebours du fonctionnalisme d'après-guerre et de ses constructions massives et uniformes. C'est sur cette base qu'il définit ensuite le concept de “l'architecture mobile” (publié dans le manifeste éponyme en 1958) où l'architecte limite son intervention à concevoir les parties essentielles du bâti – l'immobilier – que sont les fondations et la structure, tandis que les autres éléments deviennent, tel un mobilier, librement agençable par l'usager.
Il a en outre mené de nombreuses missions pour les Nations-Unies, notamment pour des pays alors en voie de développement (Afrique du Sud, Asie, Inde), où il a pu mettre en pratique ses thèses développées dans son essai de 1978 Une philosophie de la pauvreté.
Suivant l'idée que nous sommes tous des “autoplanificateurs” en puissance, dans la sphère domestique comme plus largement dans la société, l'architecte s'est attaché à adapter et à décliner ses messages à travers différents outils, tels que des affiches, des films et des publications. Ses essais qui avoisinent la trentaine de publications, exposent ses thèses dans une langue sobre et efficace, tandis que les manuels les illustrent par des pictogrammes. Ils sont devenus, avec le temps, les motifs de base du langage à visée universelle inventé par Yona Friedman.

Remerciements à Marie-Cécile Burnichon.